Alsace et Vieilles Anglaises

SPA SIX HOURS 2015 – 18 au 20 Septembre

SPA SIX HOURS 2015
18 – 20 septembre
Texte : Triumph 945QG67 – Photos : Daniel Melle

Reportage Complet : REPORTAGE – SPA SIX HOURS 2015.09.17-20

Mardi 15 Septem bre 2015 :
Nom d’une soupape grillée, c’est maintenant que Daniel se rend compte qu’il me faut deux pneus neufs pour chausser mes roues avant ! Ça va être chaud pour trouver deux Vedrestein 185/80R15H Sprint Classic 91H dans les 24 heures. Mais Gaby de chez DK Strasbourg se met en quatre pour dégoter ces enveloppes et les monter sur mes jantes le Mercredi après-midi. Charlotte fait le commissionnaire et Daniel me remet sur mes roues le Mercredi soir ! Ouf ! Car il était hors de question que je me ridiculise sur le circuit de Spa-Francorchamps avec des pneus en mauvais état, surtout que Météo-France annonce une pluie continue sur les Ardennes belges pour le Jeudi 17.

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Jeudi 17 Septembre 2015, 03H45 :
Il fait très humide. Mon pilote me réveille en douceur, ouvre lentement ma porte, charge les bagages dans le coffre, s’installe à mon volant, tire gentiment sur mon starter et me fait démarrer. Piaffant d’impatience comme lui, je pars au quart de tour ! Jusqu’à Saverne, les conditions de route sont difficiles : il règne un intense brouillard et, comme chacun le sait, mes capacités de désembuage sont limitées. Mais une fois sur l’autoroute, la situation s’améliore. Alors, avec la complicité bienveillante de Daniel, je me lâche un peu : je me cale sur 2800 tours/minutes l’overdrive enclenché et j’affiche fièrement 135 kms/heure. Bon d’accord, je triche un peu mais il ne faut pas traîner en route car nous sommes attendus sur le Circuit de Spa pour 08H45. On est content de voir le jour se lever en entrant sur le territoire belge car mes phares jaunes sont un peu limites dans la circulation moderne. Daniel me refait le plein juste avant de me poser dans l’enceinte du circuit. Nous serons ainsi tranquilles jusqu’au trajet de retour.
Stéphane De Smedt, Président de la Fédération Belge des Véhicules Anciens, dont les multiples cartes de visites auraient largement la capacité de recouvrir l’ensemble de mon pare-brise, ambassadeur en Belgique de mon club alsacien, fait les choses en grand, comme d’habitude : les consignes transmises aux gardes du circuit sont claires : ledit parebrise s’orne d’un laisser-passer qui m’accorde à moi, modeste TR6 française, un accès « no limit » à l’ensemble du circuit tandis qu’on accorde à mon pilote qui porte à son poignet droit un bracelet la même faveur !
Là, je roule un peu les mécaniques : le fameux sésame me permet de me garer pile devant l’Hôtel de l’Eau Rouge, établissement mythique du circuit situé au pied du raidillon et centre névralgique de l’évènement organisé par Stéphane, grand ami de mon pilote !
Et pendant que Stéphane présente en avant-première à l’assemblée la toute nouvelle Opel Astra, j’ai tout le loisir d’admirer les évolutions des premières cousines présentes sur le circuit. J’ai aussi le plaisir de retrouver ici une petite soeur, la TR4 de Pierre Leroux qui avait fait le trajet la veille.
L’après-midi, une belle surprise m’attend : de par notre appartenance au Club « Auto-Retro Mosan », je vais pouvoir me dégourdir les jantes sur le plus beau circuit du monde !
On nous demande d’être en place sur un parking extérieur 15 minutes avant notre session qui commence à 18H00. On emmène Pierre Leroux qui s’installe dans le siège de droite. Mon allumeur bat la chamade et mes roues flageolent ! Daniel s’est mis en tête du groupe pour pouvoir se placer immédiatement derrière le pace-car. C’est futé : je vais même essayer, avec la complicité de mon pilote, de le faire aller un peu plus vite !
18H02, c’est parti, on monte sur le circuit au niveau des anciens paddocks : c’est le pied intégral ! j’ai attendu d’avoir 46 ans pour vivre un tel bonheur : il faut être à fond pour monter le Raidillon de l’Eau Rouge, regarder les commissaires car il n’y a aucune visibilité en haut, surtout ne pas ralentir car vient ensuite un long faux-plat, puis Daniel descend deux rapports et sort l’overdrive et j’attaque « Les Combes » qui est un droite-gauche puis un grand droit avant d’entamer la descente vers « Bruxelles » qui me surprend un peu car je prends le point de corde un peu trop tôt. Petite ligne droite avant un nouveau gauche à angle droit et Daniel enquille deux rapports et remets l’overdrive. Très vite se présente le double gauche que Daniel gère bien car il me fait prendre ces deux virages en ne bougeant pas le volant. Génial ! Je me lâche dans la ligne droite avant d’attaquer le droite-gauche de « Fagnes ». Puis se présente « Campus », un droite serré suivi d’un long droite nommé « Paul Frère » que j’attaque à fond ! Puis vient « Blanchimont », une grande courbe très ouverte. Méfiance à « L’Arrêt de Bus », une sacrée chicane, que je prends en première pour ré-accélérer à fond dans la ligne droite des stands F1. Quel régal ! Je passe sous le portique de la ligne d’arrivée à fond de ballon. Que j’aimerais augmenter le rythme mais le pace-car ne l’entend pas de cette oreille. Bon, je reste sage car très vite surgit l’épingle de la Source. Là, on redescend vers le raidillon en rasant au plus près le muret des anciens stands pour ne pas perdre son élan dans le petit gauche-droite qui annonce le raidillon. Je m’éclate ! Daniel aussi. Pierre reprend des couleurs en espérant que le pace-car n’augmente pas trop la cadence, car il reste encore deux tours de circuit. Comme je n’ai pas le droit de rouler plus vite, Daniel en profite pour peaufiner les trajectoires…
Les deux autres tours de circuit passent bien trop vite, mes pneus sont à peine à température, et déjà je suis le pace-car qui rejoint les stands.
Une expérience unique ! Le pied intégral ! Un grand Merci à Stéphane qui, par son implication, m’a permis de vivre un tel évènement.
Le soir, alors que je me remets doucement de mes émotions, Daniel est invité à partager la table de ses hôtes à l’Hôtel de l’Eau Rouge. Le moment est chaleureux, surtout que cette
tablée comprend bien sûr Catherine et Stéphane De Smedt, Marc Collard, tout nouveau membre de l’AVA, Dominique et Michel Hanoteau ainsi que Pierre Leroux. Ils sortent tous à une heure raisonnable de l’établissement et je propose, avec l’accord de Daniel, à Stéphane de se mettre à mon volant pour je les conduise à Verviers où se trouve notre hôtel, une ancienne filature reconvertie. Il est agréablement surpris par mon comportement…

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Vendredi 18 septembre, 08H00 :

Après une bonne nuit de repos sur un parking calme pour moi, Daniel vient me rejoindre en boitant : il est tombé dans l’escalier de son duplex ! Qu’importe, on va sur le circuit car c’est aujourd’hui que les choses sérieuses commencent : le circuit est noir de monde, les luxueux mobil-homes remplissent tout l’espace, les moteurs vrombissent et l’on respire un air chargé de relents d’essence et d’huile de compétition. Plus de six cents autos sont présentes : de multiples barquettes, une foultitude de « GT » classiques, d’impressionnants muscle-cars américains et de légendaires F1 des années 60, 70 et 80. Un vrai régal pour les yeux !
Mais que dire de l’ambiance sonore : on ne s’entend plus causer mais on en redemande !
Et que dire des pilotes : la plupart d’entre eux sont des gentlemen d’âge respectable à la blanche crinière. Mais que l’on se rassure, aucun d’eux n’est là pour faire de la figuration.
Les conditions sont bien plus agréables que la veille et ma capote reste sèche. Les essais vont bon train et Daniel s’éclate en shootant à tout va. Seule ombre au tableau : il boîte de plus en plus bas… Mais arrive quand même à prendre quelques belles photos tout au long
de cette première journée au niveau de l’épingle de la Source où les meilleurs freineurs peuvent gagner quelques places en plongeant à l’intérieur !
Les séances d’essais se terminent vers 18 H 00. Daniel rejoint le reste de la troupe et tout le monde se retrouve autour d’une bonne table à notre hôtel à Verviers. Daniel de Boey, un habitué de la VCV, partage leur repas.
Stéphane, en qualité de Responsable de la FIVA, a le grand plaisir de pouvoir accueillir Monsieur Carlos Scoseria, un ingénieur uruguayen, Ambassadeur de la FIVA en Amérique du Sud : un homme charmant, grand amateur d’autos anciennes. Sa collection est impressionnante et toutes ses autos sont dans un état irréprochable. Comme Daniel, il les utilise au quotidien. Le courant a immédiatement passé entre ces deux-là !
La soirée se termine bien sûr fort tard…

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Samedi 19 septembre, 08H30 :
J’ai passé une nuit calme sur le parking de l’hôtel, mais quand je vois arriver Daniel qui boîte de plus en plus bas, je suis inquiet. Il ne dit mot et s’installe difficilement à mon volant. On retourne sur le circuit ; il fait encore quelques photos, mais le coeur n’y est plus. Il rend la chasuble de presse, prend à regret congé de Catherine et de Stéphane, et de tous nos amis qui vont encore passer un week-end de folie à Spa.
Tous les deux, la mort dans l’âme, reprenons la route du retour. Le temps est aussi maussade que notre humeur. Je fais tout mon possible pour rendre le parcours de mon pilote agréable. Ce n’est qu’en Alsace que le temps s’améliore et c’est vers 13H00 que nous arrivons à Bischoffsheim… Vivement l’édition 2016…

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Signé : TR6 945QG67